le projet prend place sur une parcelle résiduelle d’un ancien quartier résidentiel du village de develier. située sur les hauteurs et à proximité de l’école, elle est en légère pente, orientée plein sud. les limites est, ouest et nord sont entourées de maisons aux styles hétéroclites ; la limite sud, elle, est bordée par une petite rue.
la hauteur des toitures avoisinantes, tout comme les arbres et la végétation dense semblent encercler la parcelle et ne lui offrent que peu de vues sur le paysage.
de plus afin de s’intégrer au mieux dans le site, de respecter les dégagements existants des voisins, notamment au nord, il a été décidé de ne pas monter trop haut la maison.
ces deux réflexions : des vues peu attrayantes et une volonté de minimiser l’impact avec les voisins seront la base de ce projet.
en effet ne pouvant s’ouvrir sur l’extérieur, il fallait alors s’ouvrir sur soi-même. ainsi le projet s’articule autour d’un patio généreux, véritable paysage intérieur qui irradie l’ensemble des espaces tournés vers lui. la maison se fait cocon protecteur, se coupe de la rue et des maisons voisines et crée ses propres perspectives.
ici pas de vues sur des cimes enneigées, des bords de lac rafraîchissant ; seul compte le paysage sans cesse renouvelé d’une vie de famille. où que l’on soit dans la maison, on peut voir, apercevoir ce patio, les pièces qui tournent autour et les personnes qui y vivent.
bien entendu, par des jeux de filtres, rideaux, panneaux escamotables, chacun peut y trouver son intimité mais la maison semble toujours vivre au rythme de ses habitants et bannit le sentiment de solitude. petits et grands, frères, sœurs, parents, tous peuvent vaquer à leurs occupations et être ensemble : en cuisinant, on pourra voir l’un aller se coucher et l’autre préparer ses affaires ; en jouant, on pourra voir la table être préparée et les courses être rangées.
l’architecture sert cette manière de vivre : le patio est l’étoile qui attire et autour de laquelle gravite la maison, qui transmet son énergie et sa lumière dans chaque pièce de cet univers familial.
la maison est bâtie sur deux niveaux. au rez-de-chaussée, sur la rue, on retrouve l’entrée principale. un biais dans la façade principale permet de l’abriter et créer la porte double du garage. de part et d’autre de l’entrée, on trouve le bureau ainsi qu’une partie des locaux techniques.
l’entrée fonctionne comme un espace tampon entre la vie extérieure, les tracas du quotidien et mène vers l’étage principal où l’on retrouve quiétude et plaisir de se retrouver autour du patio.
d’ici rayonnent les pièces principales : salle à manger, cuisine, salon. ouvertes sur le jardin central, elles offrent tout de même quelques vues côté rue, afin de garder un contact avec le monde extérieur.
puis un grand couloir longe le patio, servant de dressing aux chambres attenantes et de rangements à la salle de bain enfants et à la buanderie. une respiration, la salle de jeux, interrompt la linéarité du corridor.
dans la dernière aile de la maison, la salle de bain principale et la chambre parentale terminent la déambulation.
les meubles de rangements qui garantissent l’intimité des chambres et des salles de bain, proposent toujours des cadrages sur le patio. ouvert ou fermé, selon son humeur et ses activités, on peut s’isoler ou voir ce qui se passe dans le cœur de la maison. cela permet aussi une double exposition dans les chambres qui sont de ce fait très ensoleillées.
la toiture est végétalisée et comporte quelques panneaux photovoltaïques. l’ensemble de la maison, bien qu’engendrant une grande emprise au sol, par sa faible hauteur et sa toiture plate reste discret dans le quartier.
les espaces extérieurs sont divisés en deux : celui qui entoure la maison et celui en son cœur. le premier est réduit à sa plus simple expression et laisse une prairie sauvage se développer. en contraste, le patio est un paysage propre.
imaginé comme une revisite d’un « jardin des simples », jardin central des cloîtres, des herbes aromatiques et médicinales viennent lécher les grandes baies vitrées. un amélanchier, typique de ces jardins, trône fièrement au centre du gazon. il apporte une saisonnalité toujours différente dans ce lieu. printemps, été, automne, hiver, le spectacle est toujours renouvelé. côté ouest, le jardin est fermé par une succession de planches en béton. celles-ci, par un effet de perspective, empêchent les vues depuis la rue et soutiennent un treillis végétalisé de vignes vierges et glycines.
une terrasse semi couverte, prolonge le volume de la maison sur la façade sud, agrandissant la salle à manger et se prolongeant dans le patio.
le système constructif est quant à lui très simple. tout ce qui est porteur ou indispensable à la statique est en béton apparent. murs et dalles sont donc traités de cette manière. tout ce qui n’est pas porteur, sert à délimiter les différents espaces et est traité en menuiserie, ici du mdf naturel. les sols sont une simple chape poncée.
l’envie de ne travailler qu’avec des matériaux bruts était prépondérante. pas de place pour la triche avec moultes revêtements et placages, les matériaux utilisés pour la construction doivent être visibles et finis.
l’ossature de la maison étant en béton, les façades extérieures sont, elles, traitées en bois, huilé noir. cette façade ventilée rappelle les façades de certaines fermes du village et sait se fondre dans le paysage. le bois permet aussi la réalisation de clairevoies sur la façade sur rue. ainsi les ouvertures sont camouflées, améliorent l’intimité avec le voisinage, tout en laissant passer la lumière du soleil.
cela renforce aussi l’image monolithique de la villa sur ses limites extérieures alors que l’intérieur de la maison est lui complètement ouvert sur le patio.
fermer sur l’extérieur, ouvert sur l’intérieur.
Conception : | 2019-2020 |
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Réalisation : | 2020-2021 |
Surface du terrain : | 925.00 m2 |
Surface batie : | 295.00 m2 |
Surface brute : | 414.50 m2 |
Volume selon SIA 116 : | 1'386.60 m3 |